Une carence en iode perturbe l’équilibre de la thyroïde, la fertilité, le cycle féminin, le bon développement du fœtus.
Un bon statut en iode protège la thyroïde de la pollution des perturbateurs endocriniens.
L’iode indispensable à la thyroïde
L’iode est l’une des matières 1ères nécessaire à la fabrication des hormones thyroïdiennes. L’autre précurseur indispensable étant la tyrosine (issue des protéines). D’autres nutriments jouent le rôle de co-facteurs comme le sélénium, le zinc, la vitamine D, la vitamine A, le fer, les omégas 3. Mais sans IODE, la fabrication des hormones thyroïdiennes sera affaiblie. La thyroïde ne sera pas protégée de polluants qui peuvent entraver son bon fonctionnement. Or, la thyroïde est notre tour de contrôle interne. Elle gère de multiples mécanismes dans notre organisme, impossible de la laisser tomber en panne. Elle est de plus en plus agressée par des polluants, qui la font tourner au ralenti avec de multiples conséquences pour la santé.
Fausses couches et SPM amplifié
La thyroïde a un impact sur le bon déroulement des cycles féminins, et donc sur l’ovulation. Une carence en iode entraine des cycles irréguliers, des difficultés à concevoir et donc des problèmes de fertilité.
La carence en iode augmente les risques de fausse-couche, et ce, indépendamment d’une hypothyroïdie.
Selon la convention des droits de l’enfant de 1989 de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), « Tout enfant a le droit à un apport iodé adéquat pour assurer son développement normal. Toute mère a le droit à un apport iodé adéquat pour assurer que son enfant à naître aura un développement mental normal ».
La carence en iode est aussi à prendre en compte en cas de syndrome pré menstruel. Ces symptômes souvent très pénibles à vivre, interviennent avant les règles mais peuvent démarrer dès l’ovulation : seins lourds, douloureux, maux de ventre, maux de tête, irritabilité, compulsions alimentaires. Il y a plus d’une centaine de symptômes possibles. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas normal d’avoir des SPM.
L’iode protecteur des effets des perturbateurs endocriniens
L’iode protège la thyroïde de la pollution des perturbateurs endocriniens. Ces molécules issues de notre environnement (alimentation, air intérieur, cosmétiques, produits d’hygiène) modifient la communication hormonale et fragilisent la thyroïde. En cause : phtalates, mercure, plomb, PCB, retardateurs de flamme bromés. Les chercheurs ont montré qu’un statut en iode dans les normes, protège la thyroïde des effets nocifs de ces perturbateurs endocriniens. A l’inverse, une carence en iode accentue les effets nocifs de ces polluants sur la thyroïde. Pendant la grossesse, une thyroïde dysfonctionnelle aura des impacts sur le bon développement cérébral du bébé. Chez les enfants, la thyroïde joue un rôle sur la croissance. Pour les adultes, la thyroïde est garante du bon métabolisme des glucides et lipides, et agit sur la fabrication de l’énergie. Une thyroïde au ralenti peut entrainer prise de poids, cholestérol et triglycérides élevés, déprime matinale, fatigue et constipation.
Comment avoir un bon statut en iode ?
Le statut adéquat est de 150 microgrammes pour un adulte, et 250 mcg pour les périodes de grossesse. Un examen permet de vérifier son statut : la iodurie urinaire. Cet examen non remboursé coûte 19 €. Je le fais faire au laboratoire de biologie préventive Barbier (installé à Metz et Nancy), vous pouvez commander le kit sur leur site et renvoyer ensuite votre prélèvement par la poste. Le recueil des urines s’effectue le matin et représente 12heures d’urines. Le laboratoire dose en même temps la créatinine, afin de s’assurer que l’apport hydrique a été suffisant pour obtenir un résultat fiable.
Kit prélèvement du laboratoire Barbier, cochez la case iodurie, dans le paragraphe « hormonologie ».
Sélénium et zinc à vérifier
Le sélénium est un des co-facteur de fonctionnement de la thyroïde et de la défense de l’organisme contre l’oxydation. Ce système de défense s’appelle Glutathion Peroxydase (GPX). La fabrication des hormones thyroïdiennes produit de l’oxydation. Cette oxydation s’amplifie quand l’ organisme fabrique plus d’hormones thyroïdiennes. Il faut donc s’assurer que les défenses anti-oxydantes de l’organisme seront capables d’absorber un surplus d’oxydation avant de prendre de l’iode. Vérifiez votre statut en sélénium (bilan sanguin) et pour vous complémenter en cas de carence.
Le sélénium est également le co-facteur d’une enzyme qui permet de transformer l’hormone T4 (non active) en sa forme active, appelée T3. Cette transformation a besoin de sélénium et de zinc. C’est cette T3 qui va transmettre les messages de la thyroïde à quasiment toutes les cellules de notre organisme.
(Tableau des apports en sélénium en fin d’article).
Quels apports d’iode par l’alimentation ?
Avant la découverte de la pollution des perturbateurs endocriniens, il y a une vingtaine d’années, on recommandait la consommation de 3 poissons gras par semaine.
Aujourd’hui, compte tenu de la pollution des mers, ces recommandations évoluent.
Le mercure ou les PCB contenu dans les poissons gras prennent la place de l’iode dans la thyroïde. Ils entravent donc son fonctionnement, comme 2 autres perturbateurs endocriniens : le brome (retardateurs de flamme bromé) et le cadmium (issu des pesticides).
Les recommandations de consommation de poissons gras sont les suivantes :
- Du projet de conception à la fin de l’allaitement : 1 poisson gras par semaine. Complémentation en omégas 3 recommandée.
- Période de conception pour les hommes : 1 poisson gras par semaine.
- Thyroïde fragile : 1 poisson gras par semaine. Complémentation en omégas 3 à envisager.
- Alternez le choix de poisson entre sardines, maquereaux, saumon, anchois, hareng, truite fumée. Le thon est à limiter à une fois par mois : 1 steack de thon de 150 g apporte la quantité de mercure à ne pas dépasser par mois pour un adulte.
Autres sources possibles d’iode : poisson blanc, algues, coquillages etc… les concentrations en iode dans les algues sont très variables, voir la table CIQAL sur le site de l’ANSES. Sélectionnez « constituants » puis iode et vous aurez la liste.
Les molécules qui inhibent la fixation de l’iode
Certaines molécules prennent la place de l’iode comme on vient de le voir (métaux lourds), d’autres inhibent sa captation. C’est le cas pour des molécules présentes dans certains aliments, à consommer avec modération, c’est à dire 2 fois par semaine si vous avez une hypothyroïdie : thyocyanates et glucosinolates, molécules présentes dans les brocolis, choux rouges, blanc, chou-fleur, choux kahle, choux vert, radis, navets, graines de moutarde, et isoflavones soja.
Pour aller plus loin, voir la rubrique MES LIVRES :
» J’évacue les perturbateurs endocriniens, c’est parti ! » Jouvence 2018,
» Les dérèglements de la thyroïde, c’est fini! », Jouvence 2018
2 podcasts ou je parle de l’importance de l’IODE pour notre santé :
PODCAST HORIZON, par Léna Champy, sur les perturbateurs endocriniens , épisode 1 ICI
épisode 2 ICI.
PODCAST HORIZON, par Léna Champy, sur la thyroïde , épisode 1 ICI, épisode 2 ICI
Apports de sélénium par l’alimentation dont les besoins quotidiens pour un adulte sont de 60 mcg / J, consommer au choix : 3 noix du brésil, 4 huitres moyennes, 100g hareng de l’atlantique, 15 champignons shitakés séchés, 120 g côtelettes de porc cuites, 150g crevettes crue ou cuites, 150g de saumon cuit.